Charles Perrault. Le Chat botté. Книга для чтения на французском языке - страница 4

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Le roi voulut qu’il montât dans son carrosse, et qu’il fût de la promenade. Le Chat botté, ravi de voir que son plan commençait à réussir, prit les devants, et ayant rencontré des paysans qui fauchaient un pré, il leur dit :

– Bonnes gens qui fauchez, si vous ne dites au roi que le pré que vous fauchez appartient à M. le marquis de Carabas, vous serez tous hachés menu comme chair à pâté.

Le roi ne manqua pas à demander aux faucheux à qui était ce pré qu’ils fauchaient.

– C’est à M. le marquis de Carabas, dirent-ils tous ensemble, car la menace du Chat botté leur avait fait peur.

– Vous avez là un bel héritage, dit le roi au marquis de Carabas.

– Vous voyez, sire, répondit le marquis, c’est un pré qui ne manque point de rapporter abondamment toutes les années.

Le maître chat, qui allait toujours devant, rencontra des moissonneurs, et leur dit :

– Bonnes gens qui moissonnez, si vous ne dites que tous ces blés appartiennent à M. le marquis de Carabas, vous serez tous hachés menu comme chair à pâté. Le roi, qui passa un moment après, voulut savoir à qui appartenaient tous les blés qu’il voyait.

– C’est à M. le marquis de Carabas, répondirent les moissonneurs, et le roi s’en réjouit encore avec le marquis.

Le Chat botté, qui allait devant le carrosse, disait toujours la même chose à tous ceux qu’il rencontrait ; et le roi était étonné des grands biens de M. le marquis de Carabas.



5. Lisez le 5>e chapitre et faites le devoir !

Le Chat Botté et l’Ogre

Le Chat botté arriva enfin dans un beau château dont le maître était un ogre, le plus riche qu’on ait jamais vu, car toutes les terres par où le roi avait passé étaient de la dépendance de ce château. Le chat, qui prit soin de s’informer qui était cet ogre, et ce qu’il savait faire, demanda à lui parler, disant qu’il n’avait pas voulu passer si près de son château, sans avoir l’honneur de lui faire la révérence. L’ogre le reçut aussi civilement que le peut un ogre, et le fit reposer.

– On m’a assuré, dit le chat, que vous aviez le don de vous changer en toute sorte d’animaux ; que vous pouviez par exemple vous transformer en lion, en éléphant ?

– Cela est vrai, répondit l’ogre brusquement, et pour vous le montrer, vous allez me voir devenir lion.

Le chat fut si effrayé de voir un lion devant lui, qu’il gagna aussitôt les gouttières, non sans peine et sans péril, à cause de ses bottes qui ne valaient rien pour marcher sur les tuiles.