Ainsi, prenons une définition sémantique du sujet: la catégorie – homme, animal ou chose – qui fait l’action exprimée par le verbe. On peut trouver deux types de contre−exemples: un sujet qui ne fait pas d’action – la maison dans «la maison reçoit une bombe» – et une catégorie qui fait l’action sans être le sujet – Pierre dans «cette hypothèse a été détruite par Pierre». En égard à cette critique, la recherche grammaticale du XX>e siècle tentera d’établir une réflexion appuyée sur des critères formels en tenant compte des règles de fonctionnement dans la langue: on dira alors que le sujet est la catégorie nominale qui ne peut se supprimer, qui donne son accord au verbe, qui peut s’interroger au moyen de «qui?» ou de «qui est−ce qui?», être remplacée par le pronom «il», «elle», «ils» ou «elles», devenir «qui» dans une relative, ou complément d’agent dans une phrase passive. La grammaire peut être alors un outil de réflexion critique sur la langue.
1.3 Plusieurs types de grammaire
Selon l’objet, l’orientation, le but et les méthodes de l’étude on distingue plusieurs types de grammaire. Le plus souvent on les classe par paire.
1 La grammaire syncronique et la grammaire diachronique
La grammaire syncronique décrit la structure de la langue à une étape donnée (p.ex. II siècle). La grammaire diachronique décrit la structure à travers l’évolution de la langue.
2 La grammaire statique est opposée à la grammaire dynamique
La grammaire statique élabore une construction du système grammatical en valeur des oppositions grammaticales et les ressemblances des éléments du système.
La grammaire dynamique met en évidence la genèse des formes grammaticales
3 La grammaire passive est opposée à la grammaire active
La distinction de deux types de grammaires est dû aux démarches sémasiologiques et honomasiologiques (honoma – имя).
Une démarche sémasiologique parle de la forme pour en étudier les fonctions et les significations. Cette démarche est à la base d’une grammaire passive, du décodage, elle montre la polysémie des formes grammaticales (p.ex.: on étudie la signification de l’inversion: elle peut exprimer l’interrogation, l’exclamation, la dépendance de la subordonnée etc.)
La démarche honomasiologique suppose qu’on parle de la valeur pour aboutir à la forme. La démarche honomasiologique est à la base d’une grammaire active qui va de la pensée aux formes grammaticales, c’est la grammaire de l’incodage; elle aboutit à dégager les moyens synonymiques recouvrant telle idée et telle fonction (L. Scherba, F. Brunot).