Le petit Cheval bossu - страница 3

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Final’ment, elle devient lasse.

“Ivan, – lui dit-elle, – de grâce!

Si tu as pu te tenir,

Je devrai t’appartenir.

Donne pour mon repos une place,

Comme tu peux, soigne-moi lasse.

Attention! A l’aube, trois fois

De suite, tu me permettras

Seule en rase campagne de faire

Une prom’nade volontaire.

Après ces trois jours, il faut

Que j’accouche de deux chevaux –

Tels qu’on ne trouve pas au monde,

Même si on fait une grande ronde,

Et encore un p’tit Cheval,

Haut de cinq pouces, mais spécial:

Sur le dos, il a deux bosses,

Des oreilles d’âne lui haussent.

Si tu veux, vends ces deux ch’vaux,

Ne vends, ni pour un chapeau, –

Le p’tit, – ni pour une ceinture,

Ni pour une sorcière; j’assure –

Sur la terre et sous la terre,

Il s’ra ton ami en clair;

En hiver, du froid, il cache,

Et du chaud en été, – sache

Ça; si tu veux boire, manger –

Il pourra te le donner.

Après, je prendrai la chance

Aux champs de toute ma puissance”.


Ivan pense: “Soit, c’est assez”,

Et dans la grange des bergers,

Il mène la jument en hâte,

La ferme avec une natte

Et, à l’arrivée du jour,

Au village, est de retour,

En chantant comme une casse-pierres:

“Un gars vient à la rivière…”


Alors, il monte au perron,

Saisit par sa main le rond,

Frappe si fort que tout le monde

Ait peur que le toit ne tombe;

Pour faire du chahut, il crie,

Comme si c’est une incendie.

Les frères sautent vite de leurs couches,

Bègues de peur de quelque louche:

“Qui frappe fort au logis clos?” –

“Mais c’est moi, Ivan l’Idiot!”

Les frères ouvrent vite la porte,

Il entre et se tient de sorte,

Qu’ils se mettent à le gronder:

Comment il ose effrayer!

Ivan, sans qu’ils réussissent,

En chaussures et en pelisse,

Se dirige vers le four,

De là, il tient son discours,

Concernant son aventure,

Etonnant des oreilles pures:

“Eh bien, je n’ai pas dormi,

Comptant les étoiles la nuit;

La lune a pu aussi luire, –

Je n’ai pas vu, – rien à dire.

Soudain, un diable est venu,

Tout barbu et moustachu;

Il a la gueule comme une chatte

Et les yeux comme deux grandes jattes!

Et il s’est mis à sauter,

A battre par la queue le blé.

Je ne fais point de blagues sottes,

Alors, sur son cou, je saute.

Il m’a tant traîné, traîné,

Même, il m’a failli casser

La tête, pour que je le laisse,

Mais je l’ai tenu en presses.

Il battait fort, mon malin,

Et il m’a prié enfin:

“Ne fais pas me détruire:

Toute l’année, pour te suffire,