В начале было Слово. Учебно-методическое пособие по богословскому переводу (французский язык) - страница 10

Шрифт
Интервал


Vocabulaire

en référence – применительно к …; в отношении…
façonné – сформированный, представленный
relayer – транслировать


TEXTE 2


LE GRAND CARÊME, VOYAGE VERS PÂQUES


Lorsqu’un homme part en voyage, il doit savoir où il va. Ainsi on est-il du Grand Carême. Avant tout, le Carême est un voyage spirituel et sa destination est Pâques, la « Fête des fêtes». C’est la préparation à « l’accomplissement de la Pâque figurative, la vraie Révélation». Nous devons donc commencer par essayer de comprendre cette relation entre le Carême et Pâques, car elle révèle quelque chose de très essentiel, de crucial, quant à notre foi et à notre vie chrétienne.

Est-il nécessaire d’expliquer que Pâques est beaucoup plus qu’une Fête parmi les fêtes, beaucoup plus qu’une commémoraison annuelle d’un évènement passé? Quiconque a participé, ne serait-ce qu’une fois, à cette nuit « plus lumineuse que le jour», quiconque a goûté à cette joie unique, le sait bien: mais d’où vient cette joie? Et pourquoi pouvons-nous chanter, comme nous le faisons à la Liturgie pascale: « De lumière, maintenant, est remplie tout l’univers, au ciel, sur terre et aux enfers»? En quel sens célébrons-nous, comme nous prétendons le faire, « la mise à mort de la mort, la destruction de l’enfer, le début de la vie éternelle»? À toutes ces questions la réponse est celle-ci: la vie nouvelle qui, voici près de deux mille ans, a jailli du tombeau, nous a été donnée, à nous tous qui croyons au Christ. Et elle nous a été donnée au jour de notre baptême où, comme le dit saint Paul: « Nous avons été ensevelis avec le Christ dans sa mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle» (Ro 6,4).

Ainsi nous célébrons à Pâques la Résurrection du Christ comme quelque chose qui est arrivé et qui nous arrive encore. Car chacun d’entre nous a reçu le don de cette vie nouvelle et la faculté de l’accueillir et d’en vivre. C’est un don qui change radicalement notre attitude envers toutes choses en ce monde, y compris la mort, et qui nous donne de pouvoir affirmer joyeusement: « La mort n’est plus!»

Certes, la mort est encore là, et nous l’affrontons toujours et un jour elle viendra nous prendre. Mais là réside toute notre foi: par sa propre mort, le Christ a changé la nature même de la mort, il en a fait un passage, une pâque, une « pascha», dans le Royaume de Dieu, transformant la tragédie des tragédies en victoire suprême, « Écrasant la mort par la mort», il nous a rendus participants de sa Résurrection. C’est pourquoi, à la fin des matines de Pâques, nous disons: « Le Christ est ressuscité, et voici que règne la vie! Le Christ est ressuscité, et il n’est de mort au tombeau!»