В начале было Слово. Учебно-методическое пособие по богословскому переводу (французский язык) - страница 3

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traduction française (Collection « La Bible d’Alexandrie» aux éditons du Cerf, Paris), mais elle n’est pas le texte communément lu par les chrétiens de toutes confessions et les chercheurs. C’est le texte hébraïque que traduit en français la TOB2, la Bible de Jérusalem, Segond3… Ce qui pose problème, car ce sont les seules Bibles complètes dans nos langues modernes les plus courantes et peu sont capables de lire couramment la Septante en grec ancien ou en slavon. Et, de plus, comment assumer le fait que, pour la majorité des orthodoxes, seule la Septante est la Bible chrétienne authentique au détriment du texte hébreu…

Y a-t-il vraiment deux blocs? La Septante « sainte» et cette autre que nous sommes obligés de lire, puisque c’est la seule Bible complète traduite en français et celle dont tout le monde se sert?

PARTIE 2

Essayons de nuancer les différences et de montrer ce que chacune peut apporter.

Rappel historique

À la fin du 1er siècle de notre ère en Palestine, lors de la reconstruction du Judaïsme après la destruction du Temple en 70, les docteurs juifs vont choisir et stabiliser un type de texte biblique. Plus tard, du 6e au 9e siècle, les Massorètes4 en fixeront la lecture et le sens définitif en mettant en place un système de vocalisation et de ponctuation (d’après un usage oral ancien que les Massorètes ont voulu préserver). C’est pourquoi, à l’époque moderne, il sera appelé le Texte Massorétique (TM). Mais le texte du 1er siècle, encore consonantique, n’est pas exactement la forme textuelle hébraïque qui avait été traduite en grec à partir du 3e siècle av. J.-C: la Septante (LXX), dont on a pu noter les différences, les écarts d’avec le texte hébreu standard, ce texte reçu par la Synagogue au 1er siècle, le futur TM. De là viennent toutes nos difficultés!


1. La Septante et ses versions révisées

On sait également que la Septante fut très tôt révisée, dès avant notre ère. Puis, alors qu’elle était en faveur chez les Juifs de langue grecque, elle devint suspecte auprès des autorités juives palestiniennes pour plusieurs raisons: le mauvais état du texte causés par la transmission manuscrite; une hellénisation supposée de la Bible hébraïque lors de son passage à la langue grecque; peut-être aussi à cause du renouveau des études bibliques hébraïques de l’époque (la LXX contenait en plus des livres bibliques postérieurs à l’ère prophétique); mais cette méfiance fut surtout favorisée par l’utilisation doctrinale qu’en faisait la jeune Église chrétienne. Le Judaïsme dut se défendre. Donc, pour rendre le texte grec plus conforme au texte hébreu d’usage officiel, des lettrés juifs de langue grecque furent chargés de réviser le texte traduit et de l’aligner sur l’hébreu officiel. Les réviseurs les mieux connus sont ceux des 1er et 2e siècles: je les cite chronologiquement: Théodotion, Aquila, Symmaque.