Contes de l'empire Primorskoie tsarstvo - страница 4

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Le tsar avait une fille unique, il n'avait pas eu d'autres enfants. Quand elle était petite, on l'appelait Alionouchka, mais en grandissant, elle était devenue d'une si prodigieuse beauté qu'on l'avait appelée désormais Elena Prékrasnaia, qui signifie Elena la très belle. Tout aurait été le mieux du monde si Elena avait été une enfant docile. Mais [au grand malheur de son père], elle n'aimait ni la couture ni la cuisine, elle adorait en revanche prendre son cheval et galoper à travers champs, ou monter en bâteau et naviguer en mer. Et le plus gros souci d'Agaphon était qu'il n'y avait rien à faire pour la marier. Elle ne voulait donner son consentement à aucun prince des parages. De nombreux prétendants se présentaient pour l'épouser, mais elle les chassait tous. Pas un n'était à son goût. L'un était bête, l'autre avare, le troisième était gringalet, quant au quatrième, il ne pouvait pas naviguer en mer. Tout tsar qu'il était, le malheureux père désespérait. Un beau jour, il finit par dire à sa fille avec un geste de lassitude: "Cherche-toi un mari toi-même. Celui que tu trouveras, je lui donnerai ta main".

II

Ivanouchka-L'imbecile et le cheval enchanté

Il était une fois au royaume de Primorskoié Tsarstvo un paysan. Il cultivait le blé et vendait ses récoltes au marché. Sans être riche, il n'avait jamais été pauvre non plus. Il avait trois fils, deux fils intelligents et illen'avait troisième, le plus jeune, simplement imbécile. C'est d'ailleurs comme cela qu'on l'appelait: Ivanouchka-L'imbécile. Cela arrangeait tout le monde de le voir ainsi parmi les idiots. Ses frères ne voulaient pas partager l'héritage avec lui, et à un imbécile, on peut très bien même ne rien donner du tout. Leurs deux femmes se servaient de lui pour faire leurs courses. Sa mère lui parlait comme à un bébé. Si bien qu'lvan passait son temps à vider les cendres, toujours assis près du poêle.

Un beau jour, les deux aînés s'apprêtaient à aller au marché vendre du blé. Voilà qu'lvan vient les trouver pour leur demander:

– Emmenez-moi avec vous, j'ai envie de voir du monde, il paraît qu'il y aura des bouffons".

Les frères, à la réflexion, pensèrent que cela ne leur coûtait rien. Ils interdirent très sévèrement à leur cadet de parler aux clients, et voilà tout. Sa mère lui glissa un kopek dans la poche, que son petit puisse s'acheter des bonbons.