Le troisième sorcier vivant dans le royaume s'appelait Silentin. Il était très vieux et très sage. Silentin avait étudié à l'école des sorciers sur l'île enchantée. Il était très savant et faisait toujours volontiers profiter de ses connaissances. Pourtant, il ne faisait presque plus de sorcellerie, parce qu'il se faisait vieux, disait-il.
Le tsar Agaphon, qui aimait la paix, était ami avec les voisins. Ses voisins étaient au nombre de quatre: un territoire dirigé par un autre tsar, deux royaumes et une épaisse forêt très sombre. On disait qu'au plus profond de cette forêt vivait le serpent Gorinytch. En vérité, personne ne savait rien de précis à ce sujet, pour la bonne raison que personne n'en était jamais revenu vivant.
Le tsar voisin s'appelait Varfoloméiev. Son royaume ne comptait qu'une ville en tout et pour tout. En revanche, cette ville était célèbre pour son marché très animé où les gens venaient de tous les pays acheter ou vendre des marchandises. Ce marché rapportait beaucoup d'argent. Il faisait la fortune du tsar Varfolomeiev.
Le second voisin était surnommé le Crabe. Il était petit et gros. En revanche, il avait de longues mains qui ressemblaient vraiment à des pinces. De plus, comme un vrai crabe, il s'efforçait toujours d'attrapper avec ses pinces le plus de biens possibles pour les amener dans son palais. Ce roi accablait ses habitants d'impôts élevés et de pillages. Les gens vivaient très pauvrement dans ce pays.
Le troisième voisin était le roi Metchiar. Ce voisin-là adorait les armes. Tous les murs de son palais étaient couverts d'épées et de lances. Il avait fait construire une forteresse autour du château. Métchiar, qui était très grand, rêvait avec sa force de chevalier de conquérir tous ses voisins. Dans ce but, il rassembla une armée très puissante. Il faisait venir en effet sous sa bannière les preux de tous les pays. L'affaire demandait encore du temps et des efforts. C'est pourquoi, en attendant, il n'avait jusque là attaqué personne.
L'été, dans ces contrées, la mer était chaude et la brise caressante. Les garçons aimaient s'y baigner et venir y pêcher. L'hiver en revanche amenait sur les côtes de terribles tempêtes où bien des navires sombraient.
De mémoire d'homme, les voleurs et les brigands n'existaient pas dans le royaume de Primorskoié Tsarstvo. Les habitants ne verrouillaient pas leurs maisons et les hôtes étaient toujours bienvenus.