voulaient-ils vivre ceux que la mort a jetés nus
en tas écorchés parmi les épluchures de l’espace
elle m’a laissé hors de son cercle étroit
toutes les raisons de m’enfoncer dans l’acier de son flanc
étaient près de moi comme du gibier frappé par la lune
à force de serrer de broyer d’user
la vie m’est apparue radieuse
l’ami est mort
la maison déserte
qui chante sous les briques entassées où un coeur de braise
vit de pierre en pierre
le vent n’y passe plus
une femme m’a parlé tendre et violente
la vie vint à passer de nouveau devant mes lèvres
avec son goût de pureté avec l’oubli du temps
alors le feu partit entre les hommes
Espagne mère de tous ceux que la terre n’a pas cessé de
mordre
depuis que dans la mort ils ont cherché la cruauté de vivre
la for ce du soleil aux poutres des vieux pains
жаждали выжить ли те, кого сплюнула смерть
грудой ободранных тел, шелухой по полям? —
я из этого выпал порочного круга,
хотя угрожало вплотную жало стальное:
дичь, пронзенная насквозь сиянием лунным;
в силу давленья, мельченья, привычки
была для меня искрометною жизнь:
друг умер,
очаг опустел;
чья звучит песнь среди груды камней, где угольев пульс
трепет от камня к камню,
где ветер замер?
настойчив был и нежен голос женский —
вновь дуновение жизни ловлю губами,
привкус ее чистоты и времен забвение;
но снова лица опаляет пламень:
Испания – мать всех, кого от века гложет земная
твердь9,
с тех пор, как смерть взыскуя, жизнь жестокой стала;
ярость солнца в хлеба черствой корке;
il n’y a pas de sourire qui n’ait fondu en sang
les cloches se sont tues les yeux écarquillés
ce sont des poupées d’horreur qui mettent les enfants au lit
l’homme s’est dépouillé de la misère des mots
les champs montrent leurs crocs les maisons éteintes
celles restées debout dont les linceuls sèchent au soleil
disparaissez images de pitié sous les dents dénudées
les bêtes font sonner la monnaie des traîtres
que la ronce hideuse du sabre entre dans la ville
et il n’y a plus de rire qui ne soit une roue de feu
les pleurs ont effacé la pudeur des femmes
avec des feuilles de lierre avec l’éclat des morts
silence soeur de lait silence à la mort
silence fait de silence dans le berceau des bras
partout le vide des yeux que personne ne sache
la tendresse tourne en rond autour d’un bloc de lèvres